La France n’a pas le monopole des lois privatrices de libertés : un projet de loi au Royaume-Uni a pour but de surveiller tous les internautes britanniques. Si ce projet passe, les fournisseurs d’accès à Internet de tout le pays auront pour obligation de conserver pendant 12 mois certaines données concernant leurs clients. Ainsi, des registres contenant tous les appels téléphoniques, les e-mails et les sites web visités par ces derniers seront enregistrés.

Jimmy Wales, fondateur de Wikipédia (qu’on ne présente plus), menace de crypter la version britannique de l’encyclopédie pour protester contre cette loi : si le projet est voté, il passera à l’action. Pour comprendre cette décision, il faut préciser que les registres tenus ne contiendront pas seulement les sites web visités mais également toutes les pages que l’internaute a sous les yeux. Les autorités auront accès à ces fichiers et pourront en plus, sans aucun avertissement, aller voir le contenu des appels et des e-mails.

Évidemment, tout cela va à l’encontre des principes du libre et donc de Wikipédia. Le cryptage de la version britannique aura donc pour effet que les registres conservés par les FAI ne pourront pas enregistrer les différentes pages visitées : les autorités sauront que tel ou tel internaute est sur l’encyclopédie mais ne pourront pas voir quelle page il a sous les yeux.

Le cryptage est utile dans le cas où il faut protéger des données sensibles ou la vie privée. Wikipédia étant une encyclopédie, ces méthodes ne devraient pas avoir lieu d’être sur le site. Malheureusement, tant que la vie privée des internautes sera menacée par ce genre de lois, le cryptage risque de se généraliser… Jimmy Wales a déclaré que ce type de lois « n’est pas le genre de chose qu’il attend d’une démocratie occidentale » mais que ça devrait plutôt venir des « Iraniens ou des Chinois« .

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